Les coups de canon du Ramadan, une tradition ancienne dans le monde islamique
L'un des rituels les plus importants est le tir des canons du Ramadan, qui est pratiqué dans de nombreux pays, au début du mois sacré, et également pendant ce mois béni, au moment de la rupture du jeûne, de l'aube et du début du jeûne.
Les coups de canon pendant le mois du Ramadan, sont une tradition de longue date dans un certain nombre de pays islamiques, qui s'est poursuivie jusqu'à aujourd'hui à La Mecque, à Quds Sharif, au Caire, à Istanbul, à Damas, au Koweït et aux Émirats Arabes.
A la veille du mois sacré du Ramadan, une exposition sur les coutumes de l'iftar et les coups de canon, dans le monde islamique, a été organisée au Musée de la police du Caire.
Cette exposition montre que cette coutume en Egypte, remonte au règne de Muhammad Ali Pacha. Lorsqu'un canon est arrivé d'Allemagne, ils ont voulu tester le canon et le coup de canon a été accidentellement tiré pendant l'appel à la prière du Maghreb.
Certains historiens pensent que les tirs des canons de l'Iftar ont commencé depuis Damas. Les tirs de canon ont commencé pour la première fois, à l'époque d'Asad Pacha Al-Azam, le gouverneur de Damas en 1742. Le jour où le croissant du Ramadan a été aperçu après le dîner, Asad Pacha a ordonné que des canons soient tirés pour informer les gens de l'observation du croissant du Ramadan.
Les tirs de canon à Quds Sharif remontent à plus de 130 ans, à l'époque ottomane. L'honneur de tirer les coups de canon à Quds, appartient à la famille Tondeh. Ce droit est hérité de père en fils, et est resté dans cette famille, jusqu'à présent. Les coups de canon du Ramadan sont tirés à côté du tombeau des martyrs et à côté de la mosquée Al-Aqsa, pendant le mois de Ramadan, au moment de l'iftar et à l'aube.
Depuis 1907, sous le règne de Cheikh Moubarak al-Sabah, les Koweïtiens ont commencé à utiliser des canons pour annoncer les heures de l'iftar et de l’aube. L'historien koweïtien, Adel Al-Saadoun, dit dans le livre « Encyclopédie du Koweït » : « Ali bin Aqab bin Ali Al-Khazraji fut la première personne à tirer avec le canon du Ramadan au Koweït, qu’il avait appris à utiliser auprès des Ottomans.
Les historiens concernant l'émergence de cette tradition dans les pays arabes du Golfe Persique, et en particulier aux Émirats arabes unis, ont déclaré que l'utilisation du canon pour annoncer l'arrivée du mois sacré du Ramadan, est récente et remonte à l'époque coloniale britannique et la création de l’Émirat du Sahel.
Au XVIIe siècle, pour la première fois, on constate la présence de cette coutume au Yémen. Les Ottomans ont introduit ce rituel au Yémen et cette coutume s'est poursuivie plus tard. Sous le règne de l'Imam Zaidi ainsi que d'autres gouvernements du Yémen, le tir du canon du Ramadan est resté une tradition importante pour informer les gens de l'heure de la rupture du jeûne et de l'aube. Les tirs venaient à l'origine, du palais Ghamdan de Sanaa, puis du mont Naqm à Sanaa et ensuite, des pentes des monts Eban et Kenan
Le tir du canon à La Mecque, se fait depuis le sommet d'une montagne appelée « Al-Madaf ». Au début du Ramadan, le canon tire sept fois. Au moment de la rupture du jeûne, un coup est tiré, un coup à l'aube, et deux coups sont tirés après l'aube au début de la période de jeûne. La veille de l'Aïd-ul-Fitr, sept coups sont tirés, et cinq coups le matin de l'Aïd-ul-Fitr.
La coutume des tirs de canon en Turquie, remonte à 1835, quand le sultan ottoman Mahmoud II, la nuit de l'anniversaire du Prophète, ordonna de tirer des coups de canons pour informer le peuple de cette occasion. Sur ordre du sultan, des canons furent tirés cinq fois depuis le coucher du soleil jusqu'au lendemain, et cela est devenu une tradition pendant le mois de Ramadan.
