Le rôle de la religion dans l'élection présidentielle française est très important
Paul Smith, professeur à l'université de Nottingham, dans un entretien avec l’Agence iranienne de presse coranique (Iqna) a déclaré : « La religion, au sens large, joue un rôle clé dans l'élection présidentielle française. Macron veut mener sa campagne sur les questions sociales ou l'environnement, et Le Pen (candidate d'extrême droite) le souhaite, car Zemmour, le candidat d'extrême droite, est en avance sur les questions de religion et d'identité.
La différence est principalement due aux événements qui ont eu lieu sur la scène politique et sociale, ces dernières années, qui ont considérablement intensifié les divisions dans ce pays.
La pression sur les musulmans français s'est intensifiée ces dernières années, à la suite d'attentats terroristes perpétrés par des groupes extrémistes de Daesh. Ces pressions se sont intensifiées au point que de nombreuses organisations et associations islamiques en France, ont été fermées ou contraintes de restreindre leurs activités.
Macron, comme beaucoup de ses prédécesseurs, a triangulé vers l'extrême droite, pour l'affronter sur son propre terrain. Cela a été fait initialement, par des restrictions strictes ou une rhétorique stricte en matière d'immigration. Mais ces dernières années, il a fait des déclarations sur l'incompatibilité de l'islam avec les valeurs d'une république laïque, qui tentent en fait de l'aligner sur l'extrême droite.
L'attirance de certains musulmans français pour des groupes extrémistes comme ISIS en France, est presque la même que dans d'autres pays, mais il est certain que le discours public sur le port de la tenue islamique en public, crée un environnement hostile. D’un autre côté, le discours dominant en France sur le colonialisme - que la France a pour « mission » d'apporter au monde la liberté, l'égalité et la fraternité - reste fort et difficile à réfuter. À cet égard, le débat est presque identique en Grande-Bretagne où le post colonialisme continue de provoquer de profondes divisions.
Pour Zemmour, le défi lancé à la France ne vient pas seulement de l'Islam, mais de l'Europe et du « réveil américain », qui sont tous des menaces pour les valeurs françaises et tout ce que cette expression signifie. Selon lui, les valeurs de l'islam et de la république sont incompatibles, et la culture française est menacée par ce que les Français appellent une "grande alternative" provoquée par l'immigration en provenance des pays musulmans.
Cependant, je pense qu'il est très important de comprendre que la grande majorité des non-musulmans français ont des amis musulmans et n'ont aucun problème avec la culture musulmane ou avec la France en tant que société multiculturelle. Par exemple, ils comprennent et respectent les besoins de leurs amis et collègues musulmans pendant le Ramadan, les félicitent lors des fêtes islamiques, etc.
Certains candidats cherchent à être approuvés ou du moins à être vus par des institutions en France qui représentent les opinions de musulmans, de juifs ou même de chrétiens modérés, et Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo, Yannick Jadot à gauche, Macron au centre-droite, et n'importe qui à droite comme Xavier Bertrand, Valérie Pécresse ou Michel Barnier réaffirment les valeurs de la république laïque.
Nous sommes dans une situation importante de « pré-campagne ». Le Parti républicain de droite (Les Républicains) ont élu Valérie Pécresse, et on verra comment cette candidate abordera son approche de la « politique identitaire » (accent mis sur l'identité française). Pour l'instant, Macron a largement évité de s'impliquer, même s'il a prononcé ces dernières semaines, des discours plus spécialisés que le sujet de l'élection présidentielle.
A l'extrême droite, on spécule sur la fin de la campagne de Zemmour qui a officiellement annoncé sa candidature le 30 novembre, car selon certains sondages, Marine Le Pen est désormais devant lui. Nous devons donc voir si Zemmour passera à l'étape suivante en tant que l'un des deux meilleurs candidats. L'élection semble toujours être une élection Macron-Le Pen. Mais celui qui remporte l'investiture de la droite peut avoir un impact significatif sur le résultat. En revanche, à gauche, aucun des candidats du parti ne semble pouvoir atteindre le second tour ».
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