Imam Ali (a)

9:32 - February 04, 2023
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Ali b. Abi Talib (a), connu sous le nom de l'Imam Ali (a) et Amîr al-Mu'minîn (a) (23 avant l'Hégire) est considéré comme le premier Imam toutes les confessions chiites. Pour les autres musulmans, il est un des compagnons du Prophète (s), un des rapporteurs et transmetteurs de hadith, un des compilateurs ou rédacteurs du Coran (Kâtib al-wahy) et le quatrième des quatre califes ar-Râshidûn.

Il est aussi cousin germain et gendre du Prophète (s), l’époux de Fatima (a), la fille et l'unique descendante du Prophète (s) ; il est donc le père d'al-Hasan et d'al-Husayn, les deux petits-fils bien aimés du Prophète Muhammad (s) qui sont aussi le deuxième et le troisième Imams chiites et ainsi le père et l'ancêtre de tous les 9 autres Imams chiites de la descendance d'al-Husayn (a).

D’après les historiens chiites et de nombreux historiens sunnites, Ali (a) est né à l’intérieur de la Kaba. Il est connu également comme le premier homme à avoir cru à la prophétie du Prophète Muhammad (s) et à avoir embrassé l’islam.

D’après les croyances chiites, l'Imam Ali (a) est le successeur direct du Prophète (s) selon une désignation divine et la parole du Prophète (s). Certains versets coraniques mentionnent son infaillibilité ( 'Ismat). Selon les sources chiites et certains des rapports sunnites, le Coran contient approximativement 300 versets qui indiquent les vertus de Ali (a).

Rappelons aussi que quand les Quraychites tentèrent d'assassiner le Prophète Muhammad (s), ce fut Ali (a) qui se mit dans le lit du Prophète (s), tandis que celui-ci partait secrètement à Médine. Ce fut avec lui que le Prophète (s) noua un pacte de fraternité à Médine, et le désigna comme son frère. À l’exception de la bataille de Tabûk, où Ali était resté à Médine sur l’ordre du noble Prophète (s), il participa à toutes les batailles au côté du Prophète (s). Il fut l'un des plus honorables et dignes commandants de guerre parmi les musulmans.

Malgré la désignation explicite du Prophète (s) de Ali (a) comme son successeur, peu de gens, aussitôt après le décès du Prophète (s), prêtèrent allégeance à Abu Bakr (beau-père du Prophète (s)), suite à une réunion secrète des compagnons, en l'absence de l'Imam Ali (a), dans un endroit nommé Saqîfa. Suite à cela, Ali (a) ne prêta pas à Abu bakr et garda le silence pendant 25 ans, et accepta le califat après celle de trois premiers califes, Abu bakr, Umar et Uthman.

Ses années de califat furent marquées par trois batailles contre ses ennemis. Il fut finalement assassiné par un des Kharidjites, alors qu'il faisait sa prière dans la grande mosquée de Koufa. Il fut discrètement enterré à Nadjaf.

Les toutes premières compilations de traditions imamites rapportent un assez grand nombre de données selon lesquelles, après le décès du Prophète Muhammad (s), la seule version intégrale du Coran, contenant tous les mystères des cieux et de la terre, du passé et du futur, resta en possession de l'Imam Ali (a).

Il est l'une des références les plus importantes des sciences islamiques, ainsi que de la littérature, du Kalâm (la théologie), du fiqh (la jurisprudence), et du tafsîr (l'exégèse coranique). Il est connu pour sa justice et sa véracité.

Le célèbre livre Nahj al-Balâgha recueille ses discours, ses lettres et ses maximes.

La sanctuaire de l'Imam Ali (a) à Nadjaf est un des lieux les plus sacré du chiisme et les visites pieuses dans ce lieu sont très recommandées. De nombres d'autres savants chiites sont aussi enterrés dans ce sanctuaire ; on les noms les inhumés du sanctuaires de l'Imam Ali (a) dans certaines sources.

Généalogie

Ali b. Abi Talib b. Abd al-Muttalib b. Hâshim b. 'Abd Manâf b. Qusay b. Kilâb,[1] fut connu sous le nom de Hashimî et Qurayshî. Son père, Abu Talib, l’oncle et le protecteur du Prophète (s), fut un des notables du Quraysh, réputé par sa générosité et sa justesse et respecté par toutes les tribus arabes (Ibn Athîr, 1 :15).

La mère de l'Imam Ali fut Fatima bt. Asad b. Hachim b. 'Abd Manâf.[2]; ses frères : Tâlib, 'Aqîl, Ja'far ; et ses sœurs : Hind ou Umm Hânî, Jumâna, Rayta ou Umm Tâlib et Asmâ’.[3].

Selon les historiens, le mariage des parents de Ali (Abu Talib et Fatima Bint Asad) fut le premier mariage endogamique (interne) de la tribu de Banu Hachim[4]. Ainsi Ali est la première personne dont la mère et le père sont de la tribu Banu Hachim [5].

Amîr al-Mu'minîn

Selon la croyance des chiites, le titre de Amîr al-Mu’minîn signifiant littéralement le prince, le commandeur, le gouverneur ou le leader des croyants, est un titre réservé exclusivement à l’Imam Ali (a). Selon des hadiths, les chiites pensent qu’à l'époque même du Prophète (s), ce titre était utilisé pour Ali b. Abî Talib (a). Ainsi, selon la croyance, ce titre est propre à Ali (a) et son utilisation n’est autorisée ni pour les califes ar-Rachidîn (encore mois d’autres califes musulmans), ni même pour les autres Imams des chiites [10].

Caractéristiques apparentes

Dans diverses sources, l’Imam Ali (a) est décrit ainsi : un homme de taille moyenne, plutôt robuste, avec des épaules larges et solides ; d’un beau visage de teinte basanée avec des yeux noirs et grands ouverts, des sourcils longs et entre-collés et une barbe épaisse[11].

Selon certaines sources, le Prophète (s) l’appela Batîn (rempli), ainsi certains l’ont considéré comme étant un peu rond. Mais d’autres pensent que par l’adjectif batîn, le Prophète (s) entendait plutôt « al-Batîn min al-‘Ilm » (rempli de la science).[12] D'après le même argument, le fait qu’il soit loué en tant que Batîn dans certains textes de Zîyârat-Nameh montre aussi que le Prophète (s) n’avait pas l’intention de lui accordé un adjectif concernant sa physique, mais plutôt sa qualité morale. [13]

A propos de sa capacité physique, il a été dit qu’« Il n'a fait duel avec personne sauf s'il l'a battue ».[14] Ibn Abi al-Hadîd rapporte dans son interprétation de Nahj al-Balâgha, que « la capacité physique de l'Imam Ali (a) était exemplaire. Ce fut lui qui arracha la porte de Khaybar, alors que plusieurs personnes essayaient en vain de la retourner. Ce fut lui qui renversa le Hubal - une idole géante - et le lança du haut de la Kaba par terre ; ce fut lui qui a soulevé une bien grande pierre d'en-dessus de laquelle sortie une source d'eau, alors que tous les soldats en étaient incapables ». [15]

Vie

Ali (a) fut le premier homme qui a cru en le message prophétique du Prophète Muhammad (s),[16] il est le premier Imam des chiites[17] et le quatrième des califes ar-Rachidîn selon les sunnites.

De la naissance à l’immigration

L'Imam Ali (a) est né un vendredi, le treizième jour du mois de Rajab de l'an préislamique de ‘Âm al-fîl (soit 23 ans avant l’hégire), à l'intérieur de la Kaba à La Mecque.[18] A propos de sa naissance à l'intérieur de la Kaba, il y a des rapports sur lesquels, plusieurs savants chiites ont consensus et les considèrent comme al-Mutawâtir (fréquemment répété dans des sources différentes, donc authentique). De ces savants nous pouvons citer : Cheikh as-Sadûq, Sayyid ar-Radî, Cheikh al-Mufîd, Qutb ad-Dîn ar-Râwandî, Ibn Shahr Âshûb, ainsi que de nombreux savants sunnites comme : al-Hâkim an-Nayshâbûrî, al-Hâfiz al-Ganjî Shâfi‘î, Ibn al-Jawzî al-Hanafî, Ibn as-Sabbâgh al-Mâlikî, al-Halabî et al-Mas‘ûdî.[19]

Ali (a) avait six ans (17 ans avant l’hégire), quand une famine a envahi la ville de La Mecque suite à laquelle, il a été amené chez le Prophète (s), tout comme son frère, J’afar qui a été amené chez Abbas b. Abd al-Muttalib. Car leur père, Abu Talib, n’était pas en mesure d’assurer la vie de tous les membres de sa famille.[20] L'Imam Ali (a) rappelle dans un de ses discours, sa gratitude à l’égard de cette attitude tendre du Prophète (s).[21]

Après la révélation, l'Imam Ali (a) fut le premier homme et Khadidja la première femme, qui ont cru en la prophétie du noble Prophète (s) (13 ans avant l’Hégire).

Quand Ali (a) avait 10 ans, il faisait la prière en cachette, avec le Prophète (s) dans les montages de l'alentour de La Mecque.[22] Trois ans après la première révélation, lorsque le Prophète (s) a rendu publique son invitation à l’islam auprès de sa famille (l’événement qui est connu sous le nom de « Yawm ad-Dâr »), Ali (a) l’a soutenu et le Prophète (s), en retour, le nomma son frère, son légataire et son successeur.[23]

En l’an 6 avant l’hégire, quand les nouveaux musulmans étaient encerclés et contenus dans le Shi’b Abî Talib et interdits de commerces, par les impies, Abu Talib avait protégé le Prophète (s) à plusieurs reprises (il a aussi fait dormir Ali à la place du Prophète à plusieurs fois).[24] Plus tard, trois ans avant l’immigration à Médine, quand Ali (a) avait 19 ans, Abu Talib (son père) décéda.

Le décès de Abu Talib était une véritable épreuve pour le Prophète (s) aussi parce qu'il perdait ainsi son soutien le plus important, et son absence rendait difficile la condition de la vie de la nouvelle petite communauté des musulmans. Ce fut cela qui poussa le Prophète (s) de penser à l’immigration à Médine.

La veille de son départ pour Médine, alors que ses ennemies cherchaient à le tuer, Ali (a) âgé alors de 23 ans, se coucha dans le lit du Prophète (s), pour prendre sur lui le danger de l’assassinat et protégea ainsi le Prophète (s) (cet événement est connu sous le nom de Laylat al-Mabît).

Quelques jours plus tard, après avoir rendues les dettes du Prophète (s), il rejoignit le Prophète (s) à Médine, accompagné d’autres personnes dont Fatima az-Zahrâ', la fille du Prophète (s) et Fatima Bint Asad, sa propre mère.[25]

Après l'immigration à Médine

A l'arrivée à Médine, le Prophète (s) s'installa à Qubâ pendant une quinzaine de jours, jusqu’à ce que Ali (a) et les autres le rejoignirent. Ensuite, quand la construction de la Mosquée (Mosquée du Prophète (s)) s’acheva, le Prophète (s) rassembla tous les Muhadjirun et Ansar, prononça un pacte de fraternité entre les deux groupes dans son premier discours à Médine et choisi Ali comme son propre frère.

Au cours de la deuxième année de l’hégire, eut lieu la bataille de Badr lors de laquelle, les Qurayshites perdirent, et nombres de leurs membres, dont certains notables, furent tués par Ali (a).

Ce fut après cette guerre que l'Imam Ali (a) épousa Fatima (a). Il eut 25 ans lors de son mariage et ce fut le Prophète (s) lui même qui les maria.

Durant la troisième année de l’hégire, les Qurayshites se sont mobilisés contre les musulmans pour venger les dommages et pertes de la bataille de Badr et ont mené la bataille de Uhud.[26] Lors de cette bataille, l'Imam Ali (a) ne laissa guère le Prophète (s) et le protégea.[27] Il est dit aussi que lors de cette bataille, Ali (a) reçut 16 blessures sur son corps.[28] Selon certains savants comme al-Kulayni et at-Tabarî, la célébre phrase de Lâ Fatâ Illâ Ali, lâ Sayf Illâ Dhul-Faqâr (il n’y pas d’autre héros que Ali ; il n’y a pas d’autre épée que Dhul-Faqâr) a été prononcée suite à cette bataille, par l'Ange Gabriel, au sujet de Ali (a).[29]

L’Imam al-Hasan (a), le premier fils de l'Imam Ali (a), naquit durant cette année-là.[30] Un an plus tard, la quatrième année de l’hégire, l'Imam Ali (a) perdit sa mère, Fatima bint Asad[31] et eut son deuxième fils, l’Imam al-Husayn (a).[32]

La bataille de la tranchée eut lieu l'année suivante[33] et ce fut lors de cette année là que Zaynab, la troisième enfant de l'Imam Ali et de Fatima naquit.[34]

L’année suivante, la sixième année de l’hégire, le pacte de paix connu sous le nom de al-Hudaybîyya fut signé entre le Prophète (s) et les Qurayshites, et ce fut Ali (a) qui le rédigea.[35] Umm Kulthûm, la quatrième enfant de l'Imam Ali (s) et de Sayyida Fatima (a) naquit aussi durant cette même année.[36] Lors du mois de Sha’ban de la même année, le Prophète (s) chargea Ali (a) de la bataille de Fadak et de la répression des juifs.[37]

L’année suivante, la septième année, survint la bataille de Khaybar,[38] où Ali (a) a joué un rôle héroïque.[39]

La huitième année de l’hégire, fut l’année de la conquête de La Mecque.[40] L'Imam Ali (a) avait 31 ans lors de cette conquête et aida le Prophète (s) pour casser les idoles de la Kaba.[41]

La bataille de Tabûk eut lieu durant la neuvième année de l’hégire, et ce fut la première fois où le Prophète (s) demanda à l'Imam Ali (a) de ne pas l’accompagner dans la bataille, mais de rester aux côtés des leurs famille à Médine et de les protéger. Il s’git en effet, de la seule bataille du noble Prophète (s) à laquelle, Ali (s) n’a pas pu participer.[42] Or, après les rumeurs que les hypocrites avaient propagées contre lui, Ali (a) se rendit auprès du Prophète (s) pour l’avertir des faits survenus à Médine. Le Prophète (s) lui dit en réponse :

« N’est tu pas content du fait que ta place auprès de moi, est comme la place de Aaron (Hârûn) auprès de Moïse (Mûsâ) ».[43]

Ce propos du Prophète (s) est connu sous le nom du Hadith al-Manzila[44]

Au cours de la même année, l'Imam (a) fut chargé de la part du Prophète (s), de prononcer les versets d'al-barâ’a (dissociation) dans le rassemblement des impies à La Mecque ; ce qu’il fit durant l'après-midi de la Aïd al-Adhâ.[45]

Le 24 Dhu al-Hijja de l’an 9 de l’hégire, le Prophète (s) accompagné de l'Imam Ali (a), de Fatima (a), de al-Hasan (a) et de al-Husayn (a) ont fait al-Mubâhala avec les chrétiens de Nadjran.[46]

Un an plus tard, le Prophète (s) envoya Ali (a) à Yémen pour y inviter les gens à l’islam.[47] Et ce fut lors de la même année que le Hadj d’Adieu du Prophète (s) eut lieu[48] et Ali (s) le rejoignit aussi.[49] Puis après ce dernier pèlerinage à La Mecque, sur le chemin du retour à Médine, dans un endroit nommé Ghadîr khumm, le Prophète (s) présenta Ali (a) comme son successeur et son al-wasî (légataire).[50] L'Imam Ali (a) avait 33 ans lors de cet événement connu sous le nom de l’événement de Ghadîr.
Après le décès du Prophète (s)

Le Prophète (s) quitta ce monde au mois de Safar de l’an 11 de l’hégire.[51] Selon la foi chiite, l'Imam Ali (a) a atteint l’Imamat après la décès du Prophète (s) alors qu’il avait 34 ans.

Quand le Prophète (s) décéda, alors que Ali (a) fut en train de s’occuper du corps du Prophète (s) (sa préparation mortuaire et son enterrement), un groupe choisissait Abu Bakr comme calife (remplaçant du Prophète (s)) dans un endroit nommé Saqîfa.[52]

Cette décision, d’apèrs la croyance chiite, fut contre la décision et la volonté du Prophète (s). Ainsi l'Imam Ali (a) se retint au départ de faire l’allégeance avec Abu Bakr, mais l’accepta finalement.[53] Selon la croyance des chiites, cette allégeance était un acte forcée[54] et certains comme Cheikh al-Mufîd, croient même que l'Imam Ali (a) n’a jamais fait une telle allégeance.[55]

Les chiites pensent que les partisans du Calife, ont même attaqué la maison de l'Imam (a) afin de le forcer de faire l’allégeance[56] et ce fut lors de cette attaque que Fatima (a) fut blessée et avorta son dernier enfant, al-Muhsin.[57] Suite à cet événement, Fatima (a) s’affaiblit physiquement et tomba en martyre peu de temps après.[58]

Lors de la même période, Abu Bakr s’empara le Fadak (le jardin que le Prophète (s) avait laissé pour Fatima (a)).[59]

Abut Bakr mourut en l’an 13 de l’Hégire[60] et selon son testament, Umar atteint le Califat.[61]

L’année suivante, Umar quitta Médine pour s’installer à Sirâr afin de combattre les Sassanides et désigna l'Imam Ali (a) comme son remplaçant à Médine. Mais d’après des conseils de certains compagnons, il y renonça et confia la bataille à Sa’d b. Abî Waqqâs.[62] Mu’âdikhâh argumente, selon certains documents basés sur les rapports de Ibn al-Jawzî, que pendant le califat de Umar, Ali (a) détenait la responsabilité des affaires judiciaires (sauf durant les premières années).[63]

Autour de l’an 16 ou 17 de l’hégire,[64] l'Imam Ali (a) proposa que la date de l’immigration du Prophète (s) (l‘hégire), soit désignée comme le point de départ du calendrier islamique, ce que Umar accepta. [65]

Cette même année, Umar partit à Cham, pour conquérir Jérusalem et mit l'Imam Ali (a) comme son remplaçant à Médine.[66]

L’année suivante, l’an 18, l'Imam (a) remplaça encore Umar lorsque ce dernier repartit à Cham.[67] Avant sa mort, en l’an 23, Umar désigna un conseil constitué de six personnes dont l'Imam Ali (a), et le chargea de la désignation du calife successeur.[68]

Umar présenta ensuite Abd ar-Rahmân b. ‘Awf comme le président du conseil. Celui-ci demanda à Ali (a) d’accepter le califat, sous condition de l’application du Livre de Dieu, de la Sunna du Prophète (s) et de la Sunna des deux califes prétendants, Abu Bakr et Umar (dits ash-Cheikhân). Mais, l'Imam (a) n’accepta pas l’application de la Sunna des deux califes, et dit :

« J’ai l’espoir d’appliquer le Livre de Dieu et la Sunna du Prophète (s), dans la limite de ma science, ma capacité, et mon effort de raisonnement (al-Ijtihâd). »[69]

Cela a fait qu’Abd ar-Rahmân demanda ces mêmes conditions à Uthman ibn Affan, ce à quoi ce dernier a répondu positivement et devint alors le calife successeur.[70]

Mu’adikhâh écrit, selon Ibn al-Jawzî (dans al-Muntazam), que lors de l’an 24, l'Imam Ali (a) avait toujours la responsabilité du Juge.[71]

Puis, durant l’an 25 de l’hégire, Uthman ordonna le rassemblement et l’édition du Coran.[72] As-Suyûtî a rapporté de l’Imam Ali (a) que le rassemblement et l’édition du Coran, ont été effectués avec la consultation de l’Imam lui même.[73]

En l’an 26, le cinquième enfant de l'Imam Ali (a), al-Abbas b. Ali (a), est né.[74] Neuf ans plus tard, en l’an 35, les musulmans de Médine, mécontents des conditions de la communauté, ont encerclé la maison de Uthman[75] lorsque l'Imam (a) fut à l’extérieur de la ville, par la volonté de Uthman lui même, selon Mu’adikhân.[76]

D'après les sources sunnites, Ali (a) avait chargé ses deux fils al-Hasan et al-Husayn (al-Hasanân) de protéger le Calife (dans son absence)[77] ; malgré cela, les rebelles tuèrent Uthman.[78] Suite à l’assassinat de Uthman, les gens demandèrent à Ali (a) d’accepter le califat.[79]


Durant le califat

L'Imam Ali (a) devint calife après le meurtre de Uthman, lorsqu’il avait 58 ans, au mois de Dhul Hijja de l’an 35.[80] A l’expression des proches de Uthman et un groupe que l’on a appelé les qâ’idîn (ceux qui s’assoient)[81], tous les compagnons du Prophète (s) ont fait allégeance avec l'Imam (a) à Médine.[82]

Deux jours après son califat, lors de son premier discours, l’Imam Ali (a) demanda le retour de tous les biens confisqués injustement durant le califat de Uthman ; et appuya sur la juste partage de bien public (Bayt al-mâl).[83]

Un an plus tard, deux membres de la communauté, Talhat b. Ubaydallah et az-Zubayr b. al-‘Awwâm, ont rompu leur allégeance avec Ali (a) et ont rejoints Aicha qui envisager venger le sang de Uthman, à La Mecque, puis partirent à Bassora.[84] Ce fut ainsi que la bataille du Chameau (al-Jamal), la première bataille interne de la communauté musulmane, entre Ali (a) et ceux que l’on a appelé an-Nâkithûn (ceux qui rompent l’allégeance) eut lieu.[85]. Talha et Zubayr furent tués, et Aicha, envoyé à Médine[86]

L'Imam Ali (a) partit d’abord à Bassora et donna l’ordre de l’amnistie générale.[87] Puis entra à Koufa au mois de Rajab de l’année suivante (36) et désigna ce lieu comme le lieu de son gouvernement[88] ; Il invita aussi Muawiya à l’allégeance. Comme ce dernier refusa l’allégeance avec l'Imam, il le destitua du gouvernement de Cham.[89]

Au mois de Shawwâl de la même année, Ali (a) partit avec son armée à Cham.[90] La bataille de Siffin, eut lieu alors dans un lieu de même nom entre les troupes de l'Imam Ali (a) et celles de Muawiya, vers la fin de l’an 36 et début de l’an 37.[91]

Certains, comme Mu’adikhâh pensent que cette bataille eut lieu en l’an 38.[92] Dans cette bataille, alors que les troupes de Ali (a) allaient gagner,[93] les troupes de Muawiya avec la ruse de ‘Amr b. al-‘Âs ont mis les corans sur les lances levées, en pétardant vouloir que le Coran jugent entre eux.[94]

Les soldats des troupes de l'Imam Ali (a) ne voulant pas s'en prendre au Livre, se sont révoltés, et l'Imam (a) fut contraint d’accepté un arbitrage entre les deux camps ; il désigna, sous certaine contrainte, Abû Musâ al-Ash’arî comme l’arbitre.[95] Or, peu après l’acceptation de l’arbitrage, d’autre reproches et critiques visèrent l’Imam (a) de la part des rebelles.[96]

Un groupe demandait, selon deux versets coraniques (Sourate al-Mâ’ida, verset 44; et Sourate al-Hujurât, verset 9), de continuer la bataille contre Muawiya, en considérant l’acceptation de l’arbitrage comme l’impiété et s’en répartirent. Le fait étrange de l’histoire est que ce groupe de rebelles fut le même que celui qui peu avant forçait l’Imam (a) d’accepter l’arbitrage.[97]

Ils demandèrent à l’Imam Ali (a) de se repentir de cette impiété, et de transgresser les conditions de l’accord avec Muawiya. Mais, l’Imam Ali (a) n’accepta pas l’annulation de l’accord déjà conclu de l’arbitrage et annonça sa décision de la continué de la bataille avec le Cham (Muawiya) à la condition que les arbitres ne jugent pas selon l’ordre du Coran.[98]

Lors de l’arbitrage, Abû Mûsâ al-Ash’arî ordonna, comme le résultat de son jugement, la destitution des deux gouverneurs, à savoir Ali (a) et Muawiya, de leur gouvernement ; puis ‘Amr b. al-‘As. attribua le califat à Muawiya.[99] Après l’arbitrage, un groupe de compagnons de l’Imam (a) se sont opposé au résultat et l’ont considéré comme le reniement de la religion et la mise en doute de la foi.[100] Ceux-ci ont constitué ainsi le premier noyau des kharidjites ; ils se sont séparés des troupes de l’Imam (a) et au lieu de rentrer à Koufa, sont allés à Harûra, après la bataille.[101]

Les protestations des kharidjites continuèrent encore près de six mois après la bataille de Siffin de sorte que Ali (a) envoya enfin Abdallah b. al-Abbas et Sa’sa’at b. Sawhân pour dialoguer avec eux et les convaincre de rentrer. Mais, le résultat fut nul. L’Imam (a) leur demanda alors de désigner 12 représentants, lui même désigna aussi 12 personnes, et les réunirent tous pour résoudre les discordes.[102]

Il écrit aussi une lettre à leurs chefs et les invita à rejoindre la communauté. Mais, Abdallah b. Wahab, insista sur les faits de Siffin et appuya sur le fait que selon lui, Ali était sorti de la religion et devait se repentir. Plus tard, l’Imam (a) envoyé encore d’autres représentants comme Qays b. Sa’d et Abû Ayyûb al-Ansârî pour les inviter et leur donner d’autres occasions.[103]

Mais, finalement, désespéré de la réconciliation, il constitua une armée de 14 000 hommes à leur encontre, mais lui ordonna de ne pas commencer la guerre ; les gens de Nahrawân (les kharidjites) ont commencé la bataille,[104] et l’ont perdu aussi : tous finirent par être tués ou blessés, alors que les troupes de Ali ont perdu seulement une dizaine d’homme.

Les blessés, au nombre d'environ 400, furent rendus à leurs familles. Des troupes kharidjites, près d’une dizaine d’homme, ont fui le Champ. L'un d'eux fut Abdarahman b. Muljam al-Murâdî, celui qui tua l’Imam Ali (a), plus tard en l’an 40, dans la Mosquée de Koufa. Il le frappa le 19 Ramadan, et l’Imam (a) quitta ce monde le 21 Ramadan à l’âge de 63 ans. Il fut enterré discrètement, sans laisser de trace de sa tombe (ce fut des décennies plus tard que par l’Imam Ja’far as-Sâdiq (a), le lieu de sa tome, à Nadjaf, fut révélé).

Notes

  1.  Cheikh al-Mufîd, al-Irshâd, vol 1, p 15
  2.  Cheikh al-Mufîd, al-Irshâd, vol 1, p 2
  3.  Al-'Allama al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 19, p 57
  4.  Qanawât, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 8, p 68
  5.  Musâhib, Dâ'irat al-Ma'ârif Fârsî, vol 2, p 176
  6.  Cheikh al-Mufîd, al-Irshâd, vol 1, p 5
  7.  Mar'ashî Najafî, Mawsû’at al-Imâma, vol 6, p 197-198, 1430
  8.  Dans un hadith, le Prophète (s) dit : ô gens ! certes, c'est Ali qui partage l'Enfer ; celui qui croie à son Imamat n'entre pas dans l'Enfer et son ennemi n'est pas sauvé de l'Enfer. Certes, il est celui qui partage le Paradis ; l'ennemi de Ali n'entre pas dans le paradis et celui qui croie à son Imamat entre dans le Paradis. Cheikh as-Sadûq, Al-Amâlî, p 83
  9.  Ibn Shahrâshûb, al-Manâqib, vol 3, p 321-334
  10.  Al-'Allâma al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vil 37, p 334 ; Al-Hurr ‘Âmilî, Wasâ’il ash-Shî’a, vol 14, p 600
  11.  Al-Amîn, Sîriyi Ma’sumân, v. 2, p.13
  12.  Cheikh at-Tûsî, al-‘Amâlî, p 293
  13.  Al-Muhaddith An-Nûrî, Mustadrak al-Wasâ’il, p 18 et 152
  14.  Ibn Qutayba, al-Imama wa as-Sîyâsa, p 121
  15.  Ibn Abî al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 1, p 21
  16.  Ibn Abî al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 1, p 15 et 30
  17.  Cheikh al-Mufîd, Irshâd, vol 1, p 2
  18.  Cheikh al-Mufîd, al-Irshâd, vol 1, p 5
  19.  'Allâma Amînî, al-Ghadîr, vol 6, p 21-23
  20.  Ibn Hisham, as-Sîrat an-Nabawîyya, vol 1, p 162
  21.  Shahîdî Sharh Nahj al-Balagha, p 222
  22.  Ma'âdîkhâh, Târîkh Islâm (époque de Bi'that), p 64
  23.  Ma'âdîkhâh, Târîkh Islâm (époque de Bi'that), p 80
  24.  Shahîdî, Sayyid Ja'far, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 8, p 14
  25.  Ma'âdîkhâh, Târîkh Islâm (époque de Bi'that), p 155-158
  26.  Shahîdî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 8, p 16
  27.  Shahîdî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 8, p 14
  28.  Musâhib, Dâ'irat al-Ma'ârif Fârsî, vol 2, p 1760
  29.  At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, vol 3, p 1027 ; Kulaynî, al-Kâfî, p 110 ; Ibn Athîr, al-Kâmil Fi at-Târîkh, vol 2, p 107
  30.  At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, vol 2, p 537 ; Cheikh al-Kulaynî, al-Kâfî, vol 1, p 461 ; Cheikh al-Mufîd, al-Irshâd, vol 2, p 5
  31.  Ibn al-Jawzî, Tazkirat al-Khawâs, p 6
  32.  Al-Ya'qûbî, Târîkh Ya'qûbî, vol 2, p 246 ; Dûlâbî, Adh-Dhurrîyat at-Tâhira, p 102 ; At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, vol 2, p 555 ; Cheikh al-Mufîd, al-Irshâd, vol 2, p 27
  33.  Ibn Hisham, as-Sîrat an-Nabawîyya, vol 3 , p 224
  34.  Ibn Athîr, Usd al-Ghâba, vol 6, p 132 ; Kahalah, A'lâm an-Nisâ', vol 2, p 91
  35.  Ibn Hisham, As-Sîrat an-Nabawîyya, vol 2, p 776
  36.  Adh-Dhahabî, A'lâm an-Nubalâ', vol 3, p 500 ; Ad-Dakhîl, A'lâm an-Nisâ', p 238
  37.  At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, vol 2, p 642
  38.  Ibn Hisham, as-Sîrat an-Nabawîyya, vol 3, p 342-355 ; Ibn Habîb, al-Muhabbar, p 115
  39.  Ma'âdîkhâh, Târîkh Islâm (époque de Bi'that), p 674
  40.  Ma'âdîkhâh, Târîkh Islâm (époque de Bi'that), p 789
  41.  Ibn Tâwûs, at-Tarâ'if, vol 1 p 80
  42.  Cheikh al-Mufîd, al-Irshâd, vol 1, p 156 ; Ibn Hisham, as-Sîrat an-Nabawîyya, vol 4, p 163
  43.  Ma'âdikhâh, Târîkh Islâm (époque de Bi'that), p 926
  44.  .Ibn Hanbal, al-Musnad, vol 1, p 277 et vol 3, p 417 et vol 7, p 513 ; Al-Bukhârî, Sahîh al-Bukhârî, vol 5, p 129 ; Muslim b. al-Hajjâj, Sahîh Muslim, vol 2, p 1870-1871 ; Tirmidî, Sunan Tirmiî, vol 5, p 638 et 640-641 ; An-Nasâ'î, Sunan an-Nasâ'î, p 50-61 ; Hâkim an-Nayshâbûrî, al-Mustadrak, vol 3, p 133-134
  45.  Rajabî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 8, p 209
  46.  Makârim Shîrâzî, Tafsîr Nimûna, vol 2, p 582 ; Rajabî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 8, p 213
  47.  'Âmilî, Sirat an-Nabî, vol 4, p 319
  48.  At-Tabarî, Târîkh at-Tabarî, vol 3, p 148 ; Ibn Sa'd at-Tabaqât al-Kubrâ, vol 2, p 131 ; Wâqidî, al-Maghâzî, vol 3, p 1089
  49.  Ma'âdîkhâh, Târîkh Islâm (Gustarish Qalamruw Hukûmat Islâmî), p 7
  50.  'Ayâshî, Kitâb at-Tafsîr, vol 1, p 4
  51.  Ma'âdîkhâh, Târîkh Islâm (Gustarish Qalamruw Hukûmat Islâmî), p 85
  52.  Al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 28, p 229 ; Al-Majlisî, Mir'ât al-'Uqûl, vol 5, p 320
  53.  Ad-Daynawarî, al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 29-30 ; Mas'ûdî, Murawwij adh-Dhahab, vol 1, p 646
  54.  Ad-Daynawarî, al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 29-30 ; Musâhib, Encyclopédie persane, 2 :1761
  55.  Cheikh al-Mufîd, al-Fusûl al-Mukhtâra p 40 et 56 ; Fatimî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 8, p 407
  56.  Jawharî al-Basrî, as-Saqîfa wa Fadak, p 72-73
  57.  At-Tabrisî, al-Ihtijâj, vol 1, p 109
  58.  At-Tabarî al-Imâmî, Dalâ'il al-Imâma, p 134
  59.  Ustâdî, Dânishnâmiyi Imam Ali (a), vol 8, p 366
  60.  Al-Ya'qûbî, Târîkh Ya'qûbî, vol 2, p 136-138 ; at-Tabarî, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, vol 3, p 419-420
  61.  Ma'âdîkhâh, Târîkh Islâm, p 322-323
  62.  Ma'âdîkhâh, Târîkh Islâm, p 379
  63.  Ma'âdîkhâh, Târîkh Islâm, p 441
  64.  Ma'âdîkhâh, Târîkh Islâm, p 453
  65.  Al-Mas'ûdî, Murawwij adh-Dhahab, vol 4, p 300
  66.  Ma'âdîkhâh, Târîkh Islâm, p 475-476
  67.  Ma'âdîkhâh, Târîkh Islâm, p 513
  68.  As-Suyûtî, Târîkh al-Khulafâ', p 129
  69.  Ibn Athîr, al-Kâmil fi at-Târîkh, vol 3, p 71
  70.  Ad-Daynawarî, al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 44-46
  71.  Ma'âdîkhâh, Târîkh Islâm, p 146
  72.  Ma'rifat, at-Tamhîd, p 229 et 338
  73.  Ma'rifat, at-Tamhîd, vol 1, p 331
  74.  Al-Amîn, A'yân ash-Shî'a, vol 7, p 429
  75.  Ad-Daynawarî, al-Imâma wa as-Sîyâsa, p 61
  76.  Ma'âdîkhâh, Târîkh Islâm, p 773
  77.  Ad-Daynawarî, al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 57-58
  78.  Ibn 'Abd al-Birr, al-Isti'âb
  79.  Ibn Muzâhim, Waq'at as-Siffin, p 271
  80.  Malikî Mîyânijî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 49
  81.  Jûdakî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 15-16
  82.  Malikî Mîyânijî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 49
  83.  Malikî Mîyânijî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 54
  84.  Malikî Mîyânijî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 66
  85.  Al-Balâdhurî, al-Jumal Min Ansâb al-Ashrâf, vol 3, p 41 ; al-Himawî, Mu'jam al-Buldân, vol 12, p 180
  86.  Mas'ûdî, Murawwij adh-Dhahab, vol 2, p 370
  87.  Malikî Mîyânijî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 54
  88.  Ad-Daynawarî, Akhbâr at-Tiwâl, p 154
  89.  Ma'âdîkhâh, Târîkh Islam, vol 1, p 233-236
  90.  Ma'âdîkhâh, Târîkh Islam, vol 2, p 91
  91.  Ma'âdîkhâh, Târîkh Islam, vol 1, p 194
  92.  Ma'âdîkhâh, Târîkh Islam, vol 1, p 194-197
  93.  Ja'farî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 213-214
  94.  Ja'farî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 213-214
  95.  Ja'farî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 211-216
  96.  Ja'farî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 216-217
  97.  Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 349
  98.  Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 349
  99.  Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 2, p 256
  100.  Nasr b. Muzâhim, Waq'at as-Siffin, p 484
  101.  Ja'farî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 222
  102.  Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 352
  103.  Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 370
  104.  Ad-Daynawarî, Akhbâr at-Tiwâl, p 210


 
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